Citrouilles la vraie histoire d’Halloween Samain Potiron

Les ancêtres, les navets et les citrouilles : la vraie histoire d’Halloween (Samain)

Entre racines celtiques et citrouilles modernes, la fête d’Halloween plonge ses origines au cœur de l’Europe ancienne. En Bretagne, elle garde encore l’écho d’un monde où la nature, les ancêtres et la lumière se répondaient. Voici l’histoire d’une nuit pas tout à fait comme les autres.

Samain : la fête celtique des passages

Bien avant les déguisements et les bonbons, il y avait Samain.
Chez les anciens Celtes, cette grande fête marquait la fin de l’été et l’entrée dans la saison sombre. Elle était célébrée en Irlande, en Écosse, au Pays de Galles et en Bretagne, entre la fin octobre et le début novembre.

Pour ces peuples profondément liés à la terre, Samain n’était pas une fête des morts, mais un moment de passage.
La frontière entre le monde des vivants et celui des esprits devenait plus fine. Les ancêtres étaient honorés, les récoltes terminées, le feu nouveau allumé pour protéger les foyers.

C’était une célébration de la continuité du monde, un moment de silence et de respect, où la communauté se rassemblait autour de la lumière.

Kalan Goañv : la Samain bretonne

En Bretagne, la même fête portait un autre nom : Kalan Goañv, les calendes de l’hiver.
Ce mot ancien signifie littéralement « début de l’hiver ».
Les Bretons entraient alors dans la période des mois noirs, où la nature se retire pour se régénérer.

Les rituels étaient simples mais chargés de sens.
On déposait de la nourriture pour les âmes des défunts — le Boued an Anaon.
On allumait des feux sur les hauteurs pour éloigner les mauvais esprits.
Et dans certaines paroisses, les enfants creusaient des lanternes dans des navets ou des betteraves pour guider les âmes errantes.

Ces lumières vacillantes, posées le long des chemins ou près des cimetières, annonçaient déjà les citrouilles d’Halloween que l’on connaît aujourd’hui.

De l’Europe à l’Amérique : la métamorphose d’une fête

Au XIXᵉ siècle, des milliers d’Irlandais et d’Écossais quittèrent leurs terres pour l’Amérique.
Avec eux, ils emportèrent leurs contes, leurs coutumes… et leur fête de Samain.

Mais là-bas, les navets étaient rares. Les colons découvrirent alors un fruit local, orange, souple et lumineux : la citrouille.
Elle remplaça le navet et donna à la fête un nouveau visage, plus spectaculaire.
Le nom changea aussi : All Hallows’ Eve, la veille de la Toussaint, devint Halloween.

De rite païen, la fête devint peu à peu une célébration populaire, un mélange de superstition, de convivialité et de créativité.
Les enfants remplacèrent les druides, les friandises prirent la place des offrandes, mais l’esprit du passage demeura.

Le retour aux sources en Bretagne

Depuis quelques années, la Bretagne redécouvre la profondeur de sa propre tradition.
Ici, Halloween n’est pas perçue comme une importation étrangère, mais comme le retour d’un souvenir ancien.

Dans certains villages, on organise des veillées à la lanterne, des marchés d’automne, ou des randonnées nocturnes.
On évoque Kalan Goañv, on raconte les légendes des Anaon, on allume des feux symboliques dans les cours et les jardins.

C’est une manière de redonner du sens à cette fête : honorer les ancêtres, célébrer la nature, accueillir l’hiver.

Célébrer Halloween à la manière bretonne

Si vous souhaitez renouer avec cette tradition, nul besoin de déguisements extravagants.
Un simple feu, une lanterne creusée dans un légume du potager, une pensée pour ceux qui nous ont quittés suffisent à recréer la magie de Samain.

Quelques idées simples :

  • Allumer une bougie à la tombée du jour pour marquer le passage de la lumière vers la nuit.
  • Observer le vent : sa direction à minuit annonçait jadis la météo de l’hiver.
  • Partager une galette de sarrasin ou un plat de saison en offrande symbolique.
  • Accrocher dans un arbre du jardin les vœux pour l’année à venir, comme on le faisait lors des anciennes veillées.

L’essentiel n’est pas dans le décor, mais dans l’intention de se relier à la terre, aux saisons, et à la mémoire.

Halloween et Samain : deux visages d’une même lumière

Halloween n’a pas remplacé Samain : elle en est la fille métissée, portée par les siècles, les migrations et les cultures.
La première amuse, la seconde enseigne. Ensemble, elles nous rappellent que chaque fin contient un recommencement, que la nuit prépare la lumière.

En Bretagne, ce message trouve un écho particulier.
Ici, les fêtes ne sont jamais mortes : elles changent de forme, comme la mer change de couleur.

Citrouilles la vraie histoire d’Halloween Samain Potiron

Publié le :20 octobre 2025  -  Classé sous :Histoire et Patrimoine


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