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Les Origines Médiévales de Keriolet
Au cœur de la Bretagne, sur les hauteurs de Concarneau, se dresse le majestueux manoir de Keriolet, dont les racines plongent au XIIIe siècle. Dans les vieux parchemins de 1481, le nom de Keriolet apparaît pour la première fois, habité par Jean Trévaré, comptable ducal. Au XVIIe siècle, il passe entre les mains de Jean de Kerguen, notaire à la cour de Conq, et en 1752, l’ancien maire Jean-Pierre Billette y prend résidence.
L’Épopée de la Princesse Zénaïde et du Comte Charles de Chauveau
C’est au crépuscule du XIXe siècle, sous le Second Empire, que l’histoire de Keriolet prend une tournure extraordinaire. Le capitaine d’artillerie territoriale, Charles Chauveau, rencontre la princesse russe Zénaïde Youssoupoff, une femme d’une immense richesse. Leur amour improbable fait scandale, mais le tsar Alexandre II consent au mariage. Charles Chauveau devient le comte Chauveau et plus tard, le marquis de Serres.
La Renaissance de Keriolet sous l’Égide de la Princesse
Le comte Chauveau se lance dans une carrière politique et doit acquérir une résidence dans sa circonscription électorale. En 1861, il achète le manoir de Keriolet. Sous la direction de l’architecte Joseph Bigot, une métamorphose extraordinaire commence, s’étalant sur deux décennies et coûtant une fortune. Le “nouveau” château de Keriolet s’inspire de nombreux styles, de Blois à Rustéphan, avec des couronnes, des hermines, des étoiles, et même des influences russes. Le parc s’orne de statues emblématiques, témoignant de l’amour de la princesse pour la Bretagne.
La Postérité de Keriolet
En 1882, le comte de Chauveau décède, laissant Keriolet à sa sœur. La princesse Zénaïde rachète la propriété, puis décide de la léguer au département du Finistère, à condition qu’elle soit préservée. Après sa mort en 1893, Keriolet ouvre ses portes au public, exposant notamment les œuvres de Camille Bernier.
Les Années de Tourmente
Dans les années 1910, la Russie connaît une grave crise politique qui aboutit à la Révolution russe. L’arrière-petit-fils de la princesse, le prince Félix Youssoupoff, et son épouse fuient la Russie en 1919. Dans les années 1950, il engage un procès pour restitution du château, alléguant le non-respect des dispositions testamentaires. En 1956, il gagne le procès, récupère Keriolet, mais le laisse se dégrader et disperser ses collections.
La Renaissance Contemporaine de Keriolet
En 1987, une tempête dévastatrice s’abat sur Keriolet, emportant sa toiture. Le château tombe en décrépitude, et certaines de ses précieuses décorations disparaissent lors de vols. Tout semble perdu jusqu’à ce que Christophe Lévèque rachète le château en 1988. Il entreprend une ambitieuse restauration pour redonner à Keriolet sa splendeur d’antan.
La Nouvelle Vie de Keriolet
Depuis sa restauration, Keriolet a retrouvé son éclat. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1984. La cour intérieure du château, un véritable patchwork architectural, témoigne du caractère fantasque de la princesse Zénaïde. La crypte du château servait autrefois de chaufferie révolutionnaire, chauffant tout le château grâce à un système ingénieux.
Keriolet, Lieu de Culture et d’Événements
Keriolet a retrouvé sa vocation culturelle. Il accueille des événements artistiques et musicaux, notamment le festival de musique électronique Astropolis de 1997 à 2001. Le château, au-delà de son histoire tumultueuse, est devenu un lieu de rencontre pour les amateurs d’art et de musique.
L’Héritage de Keriolet
Aujourd’hui, Keriolet continue de fasciner les visiteurs par son histoire riche en rebondissements, son architecture néo-gothique, et son charme intemporel. Le château, symbole d’amour et de passion, reste ancré dans la mémoire de la Bretagne, rappelant à tous que, même après les tourments de l’histoire, la beauté peut renaître de ses cendres, toujours et quand même.